4. À titre de doyenne fondatrice de cette faculté de médecine, qu’avez-vous le plus hâte d’entreprendre? Quelles sont vos priorités?
Depuis que j’occupe ce poste (juillet 2023), je n’ai pas tant cherché à me projeter dans l’avenir qu’à me concentrer sur le travail à accomplir. Mes priorités sont les mêmes que celles de la communauté et du reste de notre équipe.
Nos activités reposent sur cinq piliers, établis en consultation avec la communauté :
- les soins primaires communautaires et les déterminants sociaux de la santé;
- la prestation de soins adaptés à la culture à diverses communautés;
- l’amélioration des soins et de leurs résultats à l’aide d’innovations technologiques;
- le soutien de la santé et du bien-être de la population vieillissante;
- les outils de réseautage interprofessionnel en vue d’améliorer la prestation des soins.
Nous recrutons également les membres du corps professoral de notre faculté. Ils et elles nous aideront à créer et à mettre en place les nombreuses structures dont nous avons besoin pour assurer la réussite de ce projet. Je suis enchantée de participer aux entrevues, et de constater que tant de médecins sont enthousiastes à l’idée d’apporter leur contribution.
5. Quels défis et occasions uniques sont rattachés à votre nouveau rôle?
Le travail de doyenne est loin d’être facile, et celui de doyenne fondatrice l’est encore moins, à bien des égards : il y a beaucoup à faire, qu’il s’agisse d’embaucher les membres de l’équipe ou d’établir des politiques et des procédures. Le travail ne manque pas!
Ce nouveau rôle comporte toutefois d’énormes possibilités, et je le rappelle d’ailleurs souvent au personnel du décanat et aux membres de l’équipe. Nous prenons du recul, lisons la littérature, échangeons avec nos collègues et remettons le statu quo en question. Nous intégrons l’équité au fondement même de la faculté. Par exemple, plutôt que de remanier un programme existant dans une optique d’équité, nous pouvons créer de toutes pièces le matériel dont nous avons besoin – comme des modules d’apprentissage à partir de cas concrets et des diagrammes d’anatomie – de manière à refléter la diversité des communautés que notre faculté servira.
6. Que conseilleriez-vous aux femmes médecins qui aspirent à occuper un poste de direction ou qui souhaitent avancer dans la formation médicale?
En date de février 2024, pour la toute première fois en Ontario, on compte plus de doyennes que de doyens… et ce ne sera pas la dernière. L’une des équipes de recherche, dirigée par la Dre Melissa Parsons, avec laquelle j’ai collaboré s’est penchée sur la question. Voici quelques conseils fondés sur des données probantes.
Repoussez les frontières
- Établissez un réseau social géographiquement diversifié, mais avec un créneau, des passions, une vision ou des valeurs similaires.
Trouvez une façon de rester en contact
- Une fois votre réseau établi, prenez le temps de cultiver la collaboration. Le jeu en vaut la chandelle.
Trouvez des façons de joindre l’utile à l’agréable
- Faites preuve de créativité en intégrant vos passions à vos fonctions professionnelles. Pour ma part, comme j’adore les jeux de société, j’ai inventé un jeu « sérieux » appelé GridlockED en appliquant les connaissances extraites de ma thèse. J’ai depuis effectué d’autres recherches en lien avec le jeu, une façon pour moi d’apprendre en m’amusant.
Cultivez une dynamique de confiance
- Déterminez vos objectifs et bâtissez vos relations de collaboration dans un espace sécuritaire. Faites preuve d’honnêteté et d’intégrité. Soyez authentique : les gens souhaiteront collaborer avec vous, car vous leur inspirerez confiance.